Radicatrail

17 avril 2022 0 Par Olivier Métérie

On continue sur la série de course toutes les deux semaines. Quelques footings sans trop forcer depuis la dernière course, une randonnée en vallée de Chevreuse, j’ai fait le minimum pour ne pas trop se fatiguer. Les nuits de sommeil restent courtes en semaine mais je vais sur cette course sans me prendre la tête, sans avoir tout organisé à l’avance. L’objectif est d’aller le plus vite possible, quitte à craquer et devoir ralentir. Le fait d’avoir couru des courses plus longues devrait m’aider à passer plus vite les 35 kilomètres.

Le samedi je me rends avec Théo sur le parcours du 14 kilomètres. On se poste dans la descente juste au-dessus de la route du Mont. C’est l’occasion de voir comment les premiers passent ici. Théo monte dans un arbre pour observer. Pendant qu’il monte de plus en plus haut et que je lui demande de redescendre, les premiers arrivent et terminent la montée au-dessus. Le premier a déjà un petit écart. La descente n’est pas si roulante et ils passent moins vite que je pensais. En tout cas c’est l’impression visuelle que ça me donne. Quand on court, on a toujours l’impression d’aller plus vite que quand on se voit filmé par exemple. François participe à la course, il s’arrête dire bonjour. Je l’aide à remettre le tuyau de son camel back qui s’est noué et ne laisse plus passer l’eau. Il me raconte qu’en plus il est parti avec deux minutes de retard. A l’arrache. Après que les derniers soient passés, on remonte jusqu’au stade des Hauts Champs. Là on croise une grand-mère qui s’est paumée et qui râle. Elle a du monter aux Hauts Champs en passant par la route. On se dépêche de se rendre dans la côte que vont franchir les coureurs en venant de la Trinité-du-Mont. Les premiers vont faire vite pour boucler le parcours. Le premier arrive, facile. On continue de descendre et personne d’autre. Les suivants arrivent deux ou trois minutes plus tard. Il a creusé un bel écart. Après l’arbre Théo s’est installé sur une barrière en barbelé. Il attire l’attention sur lui, quand celle-ci finit par bouger et le déséquilibre. Plus de peur que de mal. Plusieurs coureurs manquent de trébucher sur une pierre au milieu du chemin. Théo avec beaucoup d’insistance parviendra à l’enlever pour les derniers coureurs (et pour moi demain !). On redescend et au croisement suivant, voilà la grand-mère qui râle parce qu’elle s’est encore paumée ! C’est pourtant bien balisé… On reste un peu et le premier du 124 kilomètres monte en provenance du Val Horrible. Il a l’air frais pour la distance parcourue. Il s’inquiète pour son moral quand il voit arriver de sa gauche les marcheurs nordique. Je ne me fais pas de souci pour lui, il va plus vite. On reprend la descente et vers le bas, on croise le deuxième. Il était déjà deuxième sur le 26 kilomètres quand il m’a dépassé deux semaines plus tôt sur le Trail des Deux Amants. Il me demande si le premier est loin devant. J’aimerais pouvoir lui donner une bonne nouvelle, malheureusement pour lui, je crains que ça fasse déjà dix minutes qu’il soit passé. Aucune chance qu’il revienne dessus vu le peu de kilomètres qui restent. On repart et pas de troisième. Nous le rencontrerons qui remonte du ruisseau en bas de la rue Boileau. On arrive au pont du Becquet, pas de quatrième. Les écarts sont conséquents. L’après-midi s’achève, il est temps de rentrer. Il a fait chaud, on n’a plus d’eau et on a soif.

Dimanche matin, réveil pas trop tôt à 7h15 pour prendre un petit déjeuner pas trop chargé : un œuf sur le plat, une tranche de dinde, un morceau de baguette avec un jus de fruit et du café. Je pense avoir appris ces dernières semaines, qu’il faut manger régulièrement pendant la course mais qu’il est inutile de se surcharger avant. On a beau courir pendant des heures, on ne mange pas ce que l’on consomme en calories. Je suis détendu, je me pose un peu avant de préparer mon sac juste avant de partir. C’est vite fait, pas vraiment de check liste à vérifier. Il fait beau mais encore un peu frais. Je me rends sur le départ qui est à peine à 2 kilomètres en courant pour m’échauffer. Sur place, je récupère mon dossard, et le tshirt finisher starter et retire de suite mon coupe vent qui me tient déjà chaud. J’attends dans le sas de départ au son de Nightwish. Un peu de métal pour se motiver. Coup de feu, c’est parti !

On s’élance en marchant, le temps que le peloton s’étire. Je croise Maman et Papa à la sortie du parc des Aulnes et déjà ça monte vers le cimetière et les Hauts Champs. J’ai hésité à partir devant pour ne pas perdre de temps. Ce sera un départ comme d’habitude, derrière. Ce départ de course est rude avec une concentration de difficultés dès les premiers kilomètres. Ca bouchonne dès l’entrée du bois, la montée qui suit se fait en marchant. Petite portion plate, puis on redescend pour mieux remonter. Je pense aux coureurs du 14 kilomètres que j’ai vu passer hier. Mais je finirai cette montée en marchant comme les autres devant moi. La descente vers la vallée se fait à un petit rythme et même avec un arrêt car un coureur s’est emmêle le tuyau de son camelback dans une branche ! On remonte les marches en face, une pente raide et habituellement glissante puis une pente encore plus raide, qui n’est pas vraiment un chemin. Ce début de course pique vraiment ! Je pense qu’on a mangé pas loin de 250 mètres de dénivelé en 3 côtes et 3,5 kilomètres… Une fois sur le plateau, on peut enfin courir en continu. Dans ma tête, je me dis presque que le plus dur est fait. Forcément la course est loin d’être finie mais les difficultés suivantes sont plus espacées.

On sort du bois et dans la route qui mène à la Frenaye, je monte tout en courant. Je sens que c’est dur et que je force un peu. Mais aujourd’hui je ne veux pas forcément gérer. J’essaie de courir le plus possible. J’entame la descente, quelques coureurs plus lents en montée, mettent les gaz dans la descente et me redépassent. Je me ravitaille en avant une moitié de barre Holyfat. Mon effort est sûrement trop intense pour me contenter d’une barre d’oléagineux. Je reprends quand même quelques coureurs à la fin de la descente puis au Val Infray. Dans le bois du Toupin, je me refais dépasser puis je dépasse à nouveau quand la pente devient plus raide. Je me sens bien, j’arrive à relancer dès que ça monte moins. Un coureur me dépasse sur la partie bitumée en plein vent. Réflexe cycliste, j’accélère pour boucher le trou et me mettre à l’abri derrière lui. Quand on reprend le chemin, je repasse devant, garde un bon rythme et finalement le lâche. Pendant toute la traversée de la forêt, je reste derrière un coureur, sans chercher à le dépasser. Plusieurs fois il manque de se ramasser en butant sur les obstacles au sol. Je finis par le doubler avant la descente du Platon pour être plus serein. J’enquille la partie bitumée au Mesnil à bonne allure et répond à la hola des enfants sur le bord de la route. Ca fait plaisir d’être encouragé !

On traverse le four à chaux pour la montée suivante vers Saint-Jean-de-Folleville. On marche même si un coureur derrière plaisante en demandant quand est-ce qu’on court ? Personne ne répond, je finis par dire qu’on souffre en silence. Il court depuis le début en binôme avec une femme et on se croise en fonction du degré de la pente. Je relance et les invite à me suivre. Ils repartent en décalage mais comme depuis le début me double en descente. Je ne me retiens pas forcément mais je ne cherche pas non plus à gagner du temps quand ça descend fort. On arrive bientôt au ravitaillement et cette fois je ne les reverrai plus. Ils finiront 6 minutes devant moi.

Je fais le plein des deux flasques, j’ai bu environ 75cl sur ces 20 premiers kilomètres. Un peu juste pour 2h20 d’effort. Comme d’habitude je sens le sel sur ma peau, espérons que ce ne soit pas préjudiciable. Je mange deux morceaux de bananes et repart avec deux Tucs à grignoter. Il faut remonter en faux plat dans la forêt. Le parcours bifurque à gauche pour le 62 kilomètres et à droite pour nous. Je me rends que deux personnes partent à droite. Je suis donc revenu sur deux coureurs partis une heure plus tôt. Je marche quelques minutes, le temps d’envoyer un message à Théo pour se rencontrer au Bas Ruel dans quelques minutes. En sortie de forêt, le chemin est bien plus sec que cet hiver. Pendant le Trail Tour du Canton, j’étais dans le sens inverse et les pieds dans l’eau. Vers la fin du chemin, je marche à nouveau comme d’autres coureurs. Je commence à sentir un peu la fatigue. J’arrive au Bas Ruel mais malheureusement je n’y trouve pas Théo. Sur le bitume, je relance bien et poursuit sur le chemin de Fécamp. Avant la descente Théo m’appelle. Comme je ne vais pas faire demi-tour et que je n’ai pas l’énergie de sortir le téléphone, je me concentre sur la course.

Avant d’arriver à l’Abbaye du Valasse, je mange la seconde moitié de la barre Holyfat. Je sens que je commence à manquer de jus. Je ne sais pas trop par où on va passer dans le bois. On descend sous le parking pour remonter aussitôt et prendre le chemin des sculptures en bois. On passe sous la chouette et la tour qui domine l’Abbaye et on grimpe le chemin à droite. La pente est modérée mais je marche. Je reprends la course presque en haut pour descendre la raide pente du chemin de Juliette. A la rivière, c’est à gauche toute sur quelques mètres puis à droite pour traverser la rivière (par un pont) et sortir du parc par l’étang.

J’arrive à la maison, au Becquet. J’essaie de courir à bonne allure même si ce n’est pas raisonnable puisqu’il faut enchaîner avec une montée de marche. J’ai mangé il y a peu de temps mais je ressens le besoin de prendre du sucre alors j’avale une compote. C’est peut-être un peu tard vu qu’il reste 6 kilomètres. Après le Val Horrible, c’est la montée vers les Hauts Champs. Je ne suis pas à l’agonie mais je sens bien que je ne monte pas aussi vite que je pourrais. D’ailleurs et c’est rare à ce stade de la course et en particulier dans une montée, je me fais doubler par un coureur. Je reviens aussi sur d’autres personnes donc ce n’est pas la catastrophe non plus. Je pense à Théo qui hier, a retiré la pierre ici au milieu du chemin. C’est plat, il faut recourir. Plus aussi vite, c’est moins efficace mais j’avance, je double.

La personne qui garde le carrefour avant le stade des Hauts Champs, tape dans son panneau pour nous encourager. Ca fait du bien. Je fais le tour du Stade et dès le début de la descente, double deux coureurs hésitants. Ca va passer vite maintenant. Il faut remonter une dernière fois, pas loin du stade. Je vérifie l’heure, ca va être juste pour les 4 heures. Je double encore. Dans la descente, je suis malgré tout freiné par un coureur qui traîne tellement des pieds, qu’il ramasse les feuilles. Je le suis de près mais reste vigilant au cas où il finisse en pirouette. Je le passe seulement avant de sortir de la forêt. La descente par la route permet de reprendre un peu de vitesse. J’entre dans le parc des Aulnes, je rattrape un groupe de trois coureurs avec lesquels je passe la ligne d’arrivée.

Cette fois je vois ma place sur l’écran des résultats. 35 km en 4h04, c’est déjà satisfaisant pour ce parcours. Et un milieu de classement avec une 161ème place sur 323 partants. Ce qui est satisfaisant aussi. Comme quoi c’est avec l’enchainement des courses qu’on fait mieux. C’est aussi plus facile d’être plus rapide sur un tracé qu’on connaît et qui fait moins de 40 kilomètres. Fini la course pour quelques temps maintenant, place à la randonnée.

Classement :

Général : 161/318

M1 : 23/42

Partants : 323