De Caudebec-lès-Elbeuf à Lillebonne par les boucles de la Seine
Je me réveille vers 6 heures du matin mais je reste au lit. Ca ne fait pas de mal et tout le monde dors encore. Une fois levé, je prends mon temps pour déjeuner et empaqueter mes affaires. Je sens la fatigue de la veille mais j’ai bien dormi donc ça devrait aller. Je profite du matériel de Fouad pour regonfler mes pneus. Ca sera quand même plus efficace ! Je prends le départ un peu tard juste avant 10 heures.

Je rejoins vite le véloroute. Malheureusement il s’arrête vite pour continuer dans l’herbe. Apparemment j’aurais dû tourner avant et prendre le pont au-dessus de la Seine. Ce n’est pas bien grave car la route après Orival sera tranquille mais c’est le début d’une longue série de ratage. Sur une zone de travaux avec feux alternatifs, je remonte la file et double le premier râleur en voiture qui me demande d’attendre comme tout le monde ! A Orival je tourne à droite direction Oissel. Ce début de parcours est agréable et calme. A peine dérangé par une belette qui traverse la route à toute allure devant moi. J’arrive à Oissel et prends la mini piste cyclable sur laquelle il faut céder le passage tous les 50 mètres, éviter le mobilier urbain, les poubelles et les arrêts de bus. Bref c’est peut-être bien avec des enfants mais je trouve personnellement plus sécurisant de rouler sur la route. Premier cimetière, je fais le plein de suite pour ne pas tomber en rade. Je décide de mieux me ravitailler pour éviter les désagréments d’hier. Je ne me sens pas trop mal pour ce deuxième jour de vélo mis à part l’entre jambe douloureux surtout sur les premiers kilomètres.


A un moment donné plus de piste cyclable et plus de panneaux pour le véloroute. Quand je voyais les indications sur Elbeuf, je pensais que cela serait comme ça tout du long. Erreur. Je consulte le GPS pour choisir une route vers la Seine. Je retrouve une piste cyclable, plus large celle-là. A un carrefour, je prends à droite et en fait je me retrouve sur la deux fois deux voies qui traverse Saint-Étienne-du-Rouvray. Les voitures roulent vite alors moi aussi. Je repère une voie sur la droite, je m’arrête, reconsulte le GPS. Ok je prends par là, ça mène vers la Seine. Je vois un chemin abandonné sur la droite, je n’aurais pas pu arriver de là. Je prends à gauche une route semble t-il un peu abandonnée aussi. J’y croiserai quelques voitures. Je finis par voir un panneau véloroute du Val de Seine. C’est bien, j’y suis mais comment fait-on pour arriver là ? Où est la transition ? Il y a des morceaux de véloroute et quelques voies partagées mais une inauguration en 2020 d’un véloroute complet entre Le Havre et Paris me semble improbable.


J’arrive à Rouen et ce n’est pas mieux. Je n’ai pas compris comment continuer sur la piste cyclable. La signalisation est trop rare. Parfois je fais plusieurs kilomètres sans voir de panneaux. Je prends la route, me fais klaxonner. Soudain devant moi, un panneau interdit aux vélos. Mince je saute le trottoir et continue sur le quai. Je vois le panneau véloroute sur le pont au-dessus de moi. Je n’y comprends décidément rien. Tant pis je poursuis rive gauche, les quais au moins c’est sympa. Arrivé au 106, je vois le pont Flaubert, je me dis que ça ne doit pas être autorisés aux vélos. Demi-tour pour prendre le pont Guillaume le Conquérant. Rive droite, à la fin de la piste cyclable, j’aurais dû prendre le quai en face mais j’ai pris à droite. Et je prends de nouveau à droite car l’avenue ne m’inspire pas. Je zigzague dans les rues de Rouen et finis par retomber sur l’avenue du Mont-Riboudet. J’emprunte les contre-allées. Coup d’oeil au GPS pour savoir où poursuivre sans me retrouver sur l’autoroute. Un passage piéton, un trottoir et une nouvelle consultation de GPS plus tard, je m’engage à nouveau sur le véloroute. Un panneau « Duclair à 33 km » me toise. Ca y est la traversée de Rouen est terminée mais il me reste le port à traverser. C’est une longue ligne droite et ce n’est pas très glamour mais au moins j’en ai fini avec cette traversée de Rouen qui m’a rendu un peu grognon. Je m’arrête pour manger mon premier sandwich. Je me mets un peu à l’ombre d’un arrêt de bus car il fait chaud. Peu après la reprise je rencontre couple à vélo. Lui a crevé, je prête ma pompe. Rien y ait. Je comprendrai quelques centaines de mètres plus tard où il a crevé. Le macadam relevé par les racines des arbres a dû pincer la chambre a air. Je suis équipé en pneus tubeless, ça passe nickel.


J’arrive au Val-de-la-Haye, c’est plus vert et le véloroute est en meilleur état. Il est surtout plus propre par rapport aux passages sur le port, pleins de poussières et de cailloux. Je prends une bonne allure. J’ai un peu mal surtout aux fesses. Les pieds s’échauffent aussi mais ça va. Les petites pauses font du bien. Je vais faire cette deuxième étape. A Sahurs je décide de ne pas prendre le bac car le véloroute continue. Avec le recul ce n’était pas une bonne décision. Le véloroute se poursuit sur quelques kilomètres agréables avec une belle vue en face mais après ce sont des petites routes et surtout la départementale jusqu’à Duclair et on ne voit plus la Seine. Il faut refaire le plein d’eau. Ca fait un moment que je n’en ai pas eu l’occasion. Pas de bol, il faut monter tout en haut du village de Saint-Pierre-de-Manneville pour atteindre le cimetière. Sur la route vers Duclair, je suis à nouveau sur un axe passant alors je trace. En face du bac, je refais une pause sandwich.

J’entame maintenant la boucle de Jumièges. Je compte comme ça, en boucles des méandres de la Seine. Cela permet de découper le parcours en plusieurs morceaux. Il est plus facile de se donner des objectifs plus petits facilement réalisables plutôt que de penser tout de suite à l’arrivée et au nombre de kilomètres restants. La route est plus tranquille. Ce secteur est mieux balisé et c’est normal puisque plus touristique avec la base de loisir et l’Abbaye. Je traverse beaucoup de vergers et je croise quelques marchands de fruits sur le bord de la route. En levant la tête je vois de belles demeures sur les hauteurs de la rive d’en face. J’aperçois l’Abbaye de de Jumièges au loin. C’est la première fois de ma vie que je viens ici. Edouard m’a envoyé un message pour me dire qu’il me rejoint vers Caudebec-en-Caux. Cela va être cool de finir à deux cette randonnée et ça donne un peu plus de moral (qui n’est pas mal). J’ai soif. Je vois le cimetière mais il est sur la hauteur. Finalement la route m’y mène. Celui-ci est un peu plus grand que ceux que j’ai visité jusque-là. Je vais faire tout le tour avant de trouver le robinet. Quand je reviens, ouf ! Le vélo est encore là !
Je termine l’ascension de la côte et je redescends vers Yainville. J’évite de rentrer dans le coffre de pépé qui ne m’a pas vu arriver en quittant son stationnement.
Il va falloir monter le coup de cul vers Le Trait et traverser Le Trait et je n’aime pas Le Trait. Je ne sais pas pourquoi mais c’est comme ça depuis que je suis tout petit ! A l’entrée de ville, je loupe le panneau jaune du véloroute. Oui parce que les panneaux ne sont jamais de la même couleur (jaune avec un vélo, blanc avec écriture en vert, aux anciennes couleurs du conseil général de Seine-Maritime). Tant pis je prendrai la prochaine rue à gauche. Eh non ! De nouveau le panneau du véloroute. Tout ça pour ça, descendre pour remonter 200 mètres après… Je continue tout droit. Soudain panneau à gauche. Cette fois, je ne loupe pas la bifurcation. J’emprunte une route à gauche, parallèle à la route principale. Je ne connaissais pas mais ça me permet de rallier Caudebec en évitant la circulation.

Dans une descente, je salue un VTTiste. Je réagis et me rends compte que c’est Edouard qui m’attendait. On va pouvoir faire un bout de chemin ensemble, c’est cool pour finir. On discute un peu et on arrive à Caudebec-en-Caux. Nouvelle pause pour manger un bout et prendre un selfie devant le Pont de Brotonne. Je constate que je suis bientôt à sec. Je regarde le GPS, le cimetière de Caudebec est trop loin me semble-t-il. On tentera à Petiville.
Maintenant on connait parfaitement la route jusqu’à la fin. On va longer la Seine pendant quelques kilomètres pour la dernière fois. On rencontre un peu de vent de face en bourrasque par moment, ça pique. En remontant vers le village de Petiville, je vois un panneau véloroute à droite. D’habitude je prends tout droit mais on va le suivre donc on bifurque. Arrivé au village, un nouveau panneau véloroute se trouve à ma droite. Je suis un peu désorienté car je n’arrive pas du même côté que les autres fois. Je remets en question la signalisation et je commence à redescendre à gauche. Sauf que cela va vers la Seine… Heureusement Edouard me fait remarquer qu’on va revenir sur nos pas. On reprend la bonne route. Mais maintenant il faut chercher l’église et donc le cimetière. On trouve l’église mais pas le cimetière. On regarde nos téléphone, ça semble un peu loin. Tant pis, il faut boire. On arrive presque à Saint-Maurice-d’Etelan quand on arrive au cimetière. Je fais le plein, bois la moitié de la gourde et refais le plein.

On repart, cette fois c’est vraiment le dernier morceau. A Gravenchon, je demande à Edouard s’il rentre chez lui ou va jusqu’au bout avec moi. Il m’informe qu’il va battre son record de distance aujourd’hui et m’accompagne. Super ! Arrivée à Lillebonne, une photo à l’entrée de ville pour immortaliser la fin du voyage. On traverse la ville pour rejoindre le quartier du becquet. Surprise, Lucille nous attend en bas de la dernière côte. On discute un peu, ça fait plaisir d’être suivi et accueilli. Il reste à franchir la dernière côte. Un nouveau comité d’accueil nous attend avec mes parents, mon autre soeur et mes nièces installés sur le bord de la route. Voilà c’est fini. J’ai parcouru presque 300 kilomètres en 2 jours. Je n’avais jamais fait autant à vélo. Ca n’a pas toujours été facile mais je suis content de l’avoir fait. Je craignais la fatigue, j’ai paradoxalement mieux géré physiquement la deuxième journée. En grande partie cela a été possible grâce à une meilleure alimentation. J’ai traversé de beaux paysages et par beau temps. Ce fût une belle expérience qui me laissera des souvenirs pour longtemps.
