Veille de défi

Veille de défi

16 avril 2021 0 Par Olivier Métérie

Nous sommes le vendredi 16 avril 2021. Presque tout est prêt : les vêtements, le ravitaillement, le matériel… Demain à 5h00, je pars pour l’aventure. Mon but : réussir à dépasser le cap des 100km.

Cela fait un moment que j’avais en tête ce défi. D’abord dans le cadre d’une course. Mais depuis plus d’un an, il n’est plus possible de courir en compétition. Alors il faut se rabattre sur du « off ». Contre mauvaise fortune bon cœur. Cela fait partie du challenge de tout organiser soi-même en essayant de respecter les contraintes imposées par le gouvernement.

Une première contrainte à respecter est de ne pas dépasser la limite des 10 kilomètres autour de chez soi. Heureusement la création d’un tel parcours sur Poissy est réalisable sans tourner en rond et s’obliger à passer dans des zones peu propices à la course à pied. L’autre contrainte est celle du couvre-feu. Et là, c’est plus compliqué. Je ne me vois pas courir (et marcher) une telle distance entre 6 heures et 19 heures. Cette heure de départ avant la fin du couvre-feu, ne sera pas de trop. D’une certaine manière, cela m’impose une barrière horaire finale. J’espère seulement ne pas me faire verbaliser demain matin. Le tracé me fait faire trois boucles qui me permettent de repasser deux fois chez moi pour me ravitailler.

La préparation physique est ce qu’elle est. Sûrement pas optimale mais il y en a une. La première date pour ce défi était prévue en décembre. Mais en fonction de l’évolution des mesures sanitaires, il a fallu s’adapter. J’ai fini par caler cette date du 17 avril pour enfin pouvoir le réaliser. Je suis bien passé par différentes phases d’entrainement pour travailler la vitesse, la résistance, l’endurance et le volume mais ces phases se sont déroulées en fonction de dates de défi ou de courses sans cesse repoussées. Je suis passé outre le renforcement musculaire qui ne m’amuse guère. On verra ce que cela donne. Ma crainte concerne peut-être plus le mental.

La tête est sans doute plus important que le physique pour accomplir ce défi. Je me suis préparé, je suis motivé et j’ai fait ce que j’ai pu pour me mettre en condition. Mais ces derniers jours, j’ai le moral qui flanche. Le contexte professionnel n’est pas du tout serein. Je suis en congé imposé plusieurs jours par semaine (c’est bien pour le repos) alors qu’on n’a pas le droit de se déplacer et de voir nos proches. A ces moments déprimants, plusieurs communications internes que je considère choquante et violente, m’ont amener à me remettre en question avec le sentiment d’insécurité que cela génère. Le stress n’est pas le meilleur moyen de bien dormir et d’aborder la course de demain.

Au moins je profite de la course à pied comme exutoire. Je souhaite passer la plus belle journée possible.