
Loire à vélo d’Amboise à Ecouflant
Un moment que j’avais ce projet dans la tête. L’année passée j’avais commencé à y réfléchir mais je n’ai pas pu m’organiser. Cette fois j’en ai parlé lors du dernier séjour en Bretagne, une façon de se forcer un peu plus à aller au bout des choses.
A partir du mois de mai j’ai donc commencé à faire des tracés, définir les étapes et surtout il a fallu se remettre au vélo. Je n’y ai presque plus touché depuis un an. J’ai prévu de faire deux sorties par semaine. L’idée n’est pas de cumuler énormément de kilomètres avec des longues sorties. C’est trop tard pour ça. Mais avec deux sorties par semaines ça devrait faire en sorte que ce ne soit pas un calvaire. Et je suis suffisamment en forme avec le sport que je pratique à côté. J’ai quand même fait une sortie avec le matériel pour tester. J’ai mis des pneus semi slick en section de 35. Le rendement reste correct sur route tout en apportant du confort sur les chemins stabilisés. En plus de la sacoche de guidon, j’ai ajouté une sacoche de selle qui me permettra de transporter facilement les affaires du soir et une paire de chaussures.
En terme d’organisation, je vais finalement opter pour le plus facile. Deux jours seulement. Une première journée à plus de 170 kilomètres entre Amboise et Ecouflant. Puis une deuxième plus courte avec 70 kilomètres entre Ecouflant et Ancenis avec Edouard. Je dormirai donc dans la famille à Ecouflant.
Ce sont les vacances d’été, nous sommes fin juillet. La veille j’ai pris le train de Normandie pour rentrer chez moi. Il n’est pas encore 6 heures, je me lève et prends un petit déjeuner très léger. Je mangerai plus tard sur le vélo. Direction le RER pour la gare de Lyon. Je monte dans la voiture pour vélo. Pas de quoi l’accrocher c’est juste qu’il y a la place pour le poser et qu’on peut s’assoir à côté. Pas de chance, dans la voiture vide, il y a déjà quelqu’un assis là. Tant pis je vais m’assoir en face. Au premier coup de frein, le vélo tombe… Je vais donc finir le trajet debout à tenir le vélo. A la gare de Lyon, il faut remonter à la surface. Je trouve l’ascenseur. A l’étage supérieur, une demi douzaine de femmes tiennent à rentrer absolument dedans sans attendre le prochain passage. Incroyable ! Elles se tassent contre moi et le vélo quitte à se mettre de la graisse. Décidément il est temps que je quitte la jungle parisienne. A la sortie de la zone RER, je ne prends pas le temps de passer par un portique élargi. Je tente ma chance à un portique classique. C’est un mauvais choix car le guidon ne passe pas et les portes se referment… Heureusement je me réconcilie avec les citadins. Une personne m’aide à passer le vélo par dessus les barrières vitrées pendant qu’une autre valide son pass Navigo pour que je passe à nouveau. Ouf ! Je traverse la Seine pour me rendre à la gare d’Austerlitz. Il est un peu plus de 7 heures, la gare est remplie de vacanciers. Je prends mon train pour Orléans. Cette fois c’est beaucoup mieux aménagé pour les vélos avec un système de crochet. J’essaie de me décontracter un peu pendant le trajet qui suit la Seine, rentre dans la forêt avant d’arriver dans les plaines agricoles de la Beauce. A la gare, pas le temps de visiter Orléans que je ne connais pas. Je change de quai pour reprendre le train. Il est un peu moins bien aménagé mais reste prévu pour les vélos. Je stressais un peu d’être juste car le train précédent avait un peu de retard mais celui-là aussi.
Nous arrivons à Amboise. Je prends un café avec une madeleine. Ca reste léger mais on verra pour compléter plus tard. Je rejoins les bords de Loire et prends une photo du château. Pas le temps de s’en approcher, je file. C’est le début du périple alors tout va bien, je profite. Il fait beau mais pas trop chaud. Assez vite je monte quelques côtes, ce n’est pas si plat que ça. Je ne suis pas toujours le long de la Loire mais les traversées de vignobles sont bien jolies aussi. Petit clin d’oeil, je m’approche de Tours par le parc de la Métairie. Par curiosité au lieu de filer tout droit, je traverse pour rejoindre les bords de Loire. Je descends de vélo pour m’avancer sur une plage de sable, admirer le fleuve et un autre château sur l’autre rive. J’arrive à Tours. Petit passage par la cathédrale et un nouveau ravitaillement.
Je traverse la ville par les pistes cyclables pour rallier le Cher. Je longe à nouveau les vignes dans lesquelles les viticulteurs s’affairent. Il va être temps de s’arrêter pour manger un peu plus à la Soupette de Mémère. Je commande une galette et on me prévient qu’il faut attendre. Pas de problème, comme ça je suis bien obligé de faire une vraie pause. Et je peux aussi regarder un peu plus où j’en suis. Il n’est pas encore midi, j’ai encore le temps de rouler même si je n’ai pas encore fait 50 kilomètres donc il me reste de la route.
J’avale assez vite ma galette et repart. J’arrive sur une digue près du château de Villandry. Je reconnais les lieux pour y être passé 15 ans plus tôt lors d’un retour de vacances à Poitiers. Nous nous étions arrêtés sur les bords du Cher où nous avions vus des cavaliers traverser la rivière. Il y a les indications pour plusieurs endroits à visiter mais malheureusement je n’ai pas prévu assez de temps pour faire du tourisme. La confluence avec la Loire approche. Un passage peu agréable sur des bons gros pavés et je retrouve le fleuve.
La section suivante va me paraître longue. Une vingtaine de kilomètres où j’ai l’impression d’aller toujours tout droit et en partie sous les arbres donc avec aucune vue pour casser la monotonie. Je m’inquiète un peu parce la route est encore longue et je ressens déjà de la fatigue mentale. Je traverse l’Indre et m’enfonce à l’intérieur des terres. Je commence à avoir chaud et je constate que je n’ai pas assez bu. Je cherche en vain de l’eau à Avoine mais tout est fermé. J’appelle Céline car nous devons nous retrouver à Saumur. La famille est en vacances dans les environs et nous en profitons pour nous retrouver. Ce sera aussi l’occasion d’avoir un ravitaillement en eau mais il me reste encore trente kilomètres à faire pour cela.
Je traverse La Vienne à la confluence avec La Loire et prend le temps de regarder le paysage depuis le pont. Je m’arrête à nouveau à la collégiale de Candes-Saint-Martin, au château de Montsoreau puis devant des maisons troglodytes. Je récupère les bords de Loire mais pas pour longtemps. J’hésite un peu sur le tracé entre suivre le GPS et les pancartes de la Loire à vélo. Finalement à Turquant je bifurque pour monter sur les côteaux. Je m’inflige un peu de dénivelé à travers les vignes mais je peux admirer le panorama depuis l’église de Parnay.
Encore un peu de relief et j’arrive sur les hauteurs de Saumur par le château. Je descends retrouver le fleuve quand ma soeur m’appelle. Je suis passé devant eux. Demi tour et nous nous installons en terrasse pour une pause bien méritée. Nous prenons le temps de nous rafraichir. Une heure d’arrêt ça fait du bien mais il faut repartir.
Le tracé reprend à nouveau les reliefs certes modestes mais c’est dur après la pause ! Ca ne dure pas trop longtemps avant de revenir sur les bords de Loire. Je suis sur des petites routes avec peu de circulations. J’avance à allure régulière mais après plus de 120 kilomètres, la fatigue est quand même bien là. Il fait aussi plus de 30 degrés et je n’ai pas assez bu. Comme d’habitude j’ai la flemme de m’arrêter pour faire le plein d’eau.
Je traverse La Loire pour basculer définitivement rive droite à Saint-Mathurin-sur-Loire. Il fait plus gris et donc un peu moins chaud. Mais la difficulté ne fait qu’empirer. Je suis une route avec beaucoup de circulation alors comme souvent dans ce cas je roule plus vite. Sauf que c’est vent de face. Ce sera comme ça pendant près de 10 kilomètres. Je quitte la route principale pour la levée de Belle Poule. C’est plus tranquille et dans ma tête, il ne reste plus beaucoup à faire et je devrais arriver pour 19 heures. Arrivé aux Ponts-de-Cé, je file vers le nord et Angers. Le parcours est désormais urbain. A mesure que je me rapproche du centre ville, je suis entouré de vélo. Je tente de me remémorer les lieux car je suis déjà venu 13 ans plus tôt.
Après le Jardin des Plantes je m’arrête car j’ai des doutes sur le tracé à suivre. Je traverse une zone commerciale et fini par retrouver une indication « Ecouflant » après être passé sous l’autoroute. Je roule à nouveau sur les chemins pas très loin de la Sarthe. Encore un peu de route et j’arrive à destination après 170 kilomètres. Une bonne douche et un bon repas et finalement je ne me sens pas si mal. Nous partons pour une balade digestive sur les bords de Sarthe à la tombée de la nuit pour découvrir les alentours. Il fait totalement noir quand nous rentrons. Il est l’heure d’aller dormir pour récupérer.































