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30 mai 2020 0 Par Olivier Métérie

Pendant ces journées de confinement, j’ai eu l’occasion de réfléchir à ce que l’on pourrait faire, une fois autorisé à sortir. Les règles de « déconfinement » se précisant, on a appris que dans un premier temps, il ne serait pas possible d’aller à plus de cent kilomètres de chez soi. C’est comme cela qu’a germé ce projet de faire une randonnée à vélo passant par tous les départements d’Ile-de-France. A vélo parce que j’en ai jamais fait autant ces dernières semaines grâce au home trainer acquis au début de cette période d’enfermement. Cela permettra de voir si j’ai amélioré mes capacités cyclistes même si pédaler sur home trainer n’est pas vraiment comparable avec une sortie de longue endurance. En tout cas pas de course à pied. J’ai trop peu couru ces dernières semaines pour envisager de suite un ultra.

J’ai donc eu pas mal de jours depuis la fin avril pour peaufiner le parcours. Après plusieurs retouches, j’avais décidé de quitter Poissy direction Cergy et le Val d’Oise. Cela me ferait passer au dessus de l’aéroport de Roissy pour entrer en Seine-et-Marne où je rejoindrai les bords de Marne. La descente du fleuve m’amènera successivement en Seine-Saint-Denis, dans le Val-de-Marne puis à Paris par le Bois de Vincennes. A partir des maréchaux, je rattraperai la coulée verte pour traverser les Hauts-de-Seine jusque l’Essonne. De là, il sera bien temps de rentrer dans les Yvelines. Le principal objectif est donc de passer par tous les départements un par un. Je décide aussi de passer par le maximum de chemins praticables avec mon gravel. Ce ne sera pas le plus rapide mais ça permet de varier. Et tant qu’à avoir ce type de vélo, ce n’est pas pour rester sur la route ? J’essaie de trouver aussi quelques points d’intérêts parce que c’est aussi du tourisme. Enfin je fixe les endroits où je pourrais me ravitailler, principalement les cimetières. Conséquence : j’atteinds les 180 kilomètres. J’en ai jamais fait autant mais je ne me focalise pas dessus. Je n’ai pas trouvé de tracé plus court qui remplisse les conditions que je me suis fixé.

La date de la balade est fixé au 30 mai. Ce sera le weekend de Pentecôte, deux jours pour récupérer derrière. Et dernier weekend d’interdiction d’aller à plus de 100 kilomètres. Après ça ne vaut plus le coup de réaliser ce défi ! Dans le courant de la semaine je reçois mon compteur GPS. Oui, ce sera plus facile de suivre une trace avec un guidage vu que je ne connais pas la plupart des routes et chemins que je vais emprunté. Je sais aussi depuis l’expérience précédente de l’été dernier pour descendre la Seine, que chercher son chemin fait perdre pas mal de temps. Et vu la distance et le temps que je compte mettre, je n’ai pas ce luxe. La veille du départ, je termine de préparer le vélo avec les sacoches et le ravitaillement. J’imprime la liste des points de ravitaillement avec ce que je dois manger. Quelque part au fond de moi, je me dis que c’est bien de tout planifier mais ça se passera sûrement différemment sur le terrain. C’est presque certain, je ne respecte jamais le plan prévu. Ça commence par le coucher. Je comptais me coucher tôt pour partir tôt à la fraîche et être sûr de rentrer avant la nuit. En plus ça fait deux jours que je dors à peine six heures. Le stress ? Je m’allonge à minuit passé mais je ne dors pas. Je m’endormais à presque trois heures du matin… C’est mort pour le départ à sept heures.

Je me lève un peu avant huit heures et prend un bon petit déjeuner. Le réveil est difficile mais je n’y pense pas trop. Ca ne devrait pas m’empêcher de le faire. Dernier préparatif terminé, il est neuf heures. Je m’allonge un peu le temps de commencer la digestion et d’aller aux toilettes une dernière fois avant de partir. 9h50, départ ! Il fait beau, 19°, ça va être une belle journée !

Je quitte Poissy, traverse la Seine et la remonte direction la confluence Oise via Andrésy. Pour l’instant je suis en terrain connu. J’adopte une allure tranquille, il faut que je sois facile pour durer sans souffrir. Sur la route de Paris Londres, après Conflans-Sainte-Honorine, j’entre dans le Val d’Oise. Je prends une photo et l’envoi sur Facebook. Je n’ai pas forcément expliqué ce que j’allais faire. Toute la journée je posterai une photo avec le numéro du département dans lequel j’arrive. On verra si quelqu’un comprend. Du côté de Cergy, je constate déjà les bienfaits du GPS. Je n’ai aucune difficulté à suivre la trace établie sur Strava. Je découvre du coup des chemins que je n’avais pas encore emprunté. J’aime. Après Pontoise et jusqu’à Auvers-sur-Oise, cela me rappelle il y a un peu plus d’un an quand je suis parti sur un coup de tête avec mon VTT. Cent kilomètres dans la journée, sans savoir si la bécane allait tenir le coup. Je bifurque pour traverser l’Oise et tourne trop tôt à gauche. Premier loupé avec le GPS, j’ai mal apprécié la distance, il fallait tourner après. Je m’arrête pour une pause technique et manger une barre et je fais demi-tour. Je constate que ma moyenne n’est déjà pas élevé et que je mettrais plus de deux heures pour atteindre le premier ravitaillement prévu. En plus à Mériel, je vais monter ma première côte. Je quitte la route pour un petit passage en forêt et retrouver rapidement la route. J’entends un bruit de circulation sur voie rapide, je me rapproche de la Francilienne que je vais souvent croiser dans les prochaines heures. Je passe sous l’échangeur puis prend un chemin dans la forêt de l’Isle-Adam. La trace serpente dans une trouée herbeuse au sein du bois puis continue à nouveau en forêt. Je retrouve la route peu avant d’arriver à Baillet-en-France où je dois me ravitailler. Problème, les toilettes publiques sont fermées, sûrement à cause du coronavirus. Mais coup de chance, il y a un local de boulistes à côté et ils prennent l’apéro. Ils me proposent gentiment de refaire le plein. Je repars de suite et m’arrêterait plus loin pour manger à l’ombre. Je prends plusieurs ronds points avec de belles pistes cyclables toutes neuves. Le Val d’Oise est vraiment pas mal en terme d’aménagement pour vélo. Je fais bien attention de ne pas me retrouver sur la francilienne mais le GPS est ok. J’arrive sur un chemin agricole bétonné. Je ne suis pas le seul à l’emprunter. Dans les champs, des cueilleurs s’activent pour la récolte. Je m’arrête à l’abri. Je grignote quelques tucs et remets de la poudre isotonique dans le bidon. A Châtenay-en-France, je grimpe en haut d’une colline d’où j’aperçois l’agglomération parisienne avec quelques tours au loin. A Puiseux-en-France, je fais une nouvelle pause pour manger une barre de céréales. La trace m’a emmené vers un chemin clos. Il faut que contourne. J’arrive sur un nouveau chemin tout en descente vers Louvres. Les villes et villages sont isolés les uns des autres par des champs, on y trouve des bâtiments modernes et de nouvelles zones d’activités. Tout cet ensemble s’est développé grâce à l’aéroport. Après la ville, j’arrive sur un nouveau chemin traversant les écuries et manèges. C’est assez étonnant d’être là avec la LGV Nord, l’autoroute A1, l’aéroport, ses bacs de pétroles juste à côté. A Epiais-les-Louvres, tout va bien. Le cimetière est ouvert, je peux refaire le plein. Encore trop chaud pour manger ici. Je ne m’attarde pas. Val-d’Oise check !

Cela fait maintenant plus de 4 heures que je roule. Furtivement je pense au fait que je n’ai fait qu’un département et que j’en ai encore pour quelques heures. Je suis en Seine-et-Marne à Mauregard. On verra en quittant ce département où j’en suis niveau timing. Ce village est tout propre, tout nickel mais à côté des pistes. Ce serait presque charmant avec ce silence. Mais ça fait déjà quelques avions qui me passent au-dessus de la tête. Pas temps que ça non plus, en temps normal ça n’arrêterait pas. Le trafic aérien est encore très réduit suite au confinement. Je prends un cul de sac prolongée par une longue ligne droite de près de deux kilomètres entre les champs. C’est une piste en terre mais avec un trottoir sur la gauche. Bizarre. Je pense à un futur lotissement ou zone d’activités. Apparemment au bout c’est le terminus de la future ligne 17 du Grand Paris Express. Je suis au Mesnil-Amelot, je trouve un coin d’ombre pour manger un sandwich au fromage et une compote, ce qui fait peu depuis que je suis parti. Je repars sur une nouvelle piste et passe à côté d’une antenne radiobalise de l’aéroport. C’est une belle piste pour le gravel. Je m’approche de la route et semble devoir l’emprunter. Je crains à nouveau d’arriver sur la francilienne, non c’est bon. Je fais une nouvelle pause entre Compans et Gressy pour absorber une barre de céréale. Il fait bien chaud, à travers champs en plein soleil. J’arrive près d’une rivière, le coin est sympa. Serait-ce le canal de l’Ourcq en version campagne ? Bah oui. Il y a d’un coup plus de promeneurs et de gens à vélo. Je n’ai pas vu autant de monde depuis les bords de l’Oise ce matin. Après Claye-Souilly, je vais prendre du dénivelé. D’abord en sortie de ville puis dans les champs. Le long de la LGV est, je passe près d’un chantier de construction d’une centrale photovoltaïque. Au moment d’entrer dans la forêt, je double une famille à vélo dont la petite peine avec ses petites roues. Je franchis une courte côte bien pentue à plus de 10%. A droite, je poursuis sur une section plate voire parfois un peu descendante. Mais plus loin, un mur devant moi, bon faut y aller. Deux promeneurs s’écartent pour me laisser passer et me regardent ahuri en me disant bravo ! J’arrive en haut en passant entre les deux barrières qui empêche le passage des engins motorisés. Ce n’est pas souvent qu’on grimpe des passages à plus de 20% ! Je continue sur ce sentier agréable en pleine forêt. Il y a une trace à gauche en contrebas, une autre à droite. Entre les deux, parfois un petit ouvrage qui ressemble à des accès. Il s’agit en fait de l’acqueduc de la Dhuys qui serpente pendant 128 km de l’Aisne jusqu’aux Portes de Paris. A la fin du sentier je me fais doubler par un vélo de course (pas peur de crever ! ) et un VTT. Je suis de retour sur la route et je m’inquiète d’avoir dépassé le cimetière de Carnetin. Effectivement je suis déjà à Thorigny-sur-Marne. Je ne comprends pas, ce n’est pas la trace GPS que j’avais prévu et pourtant j’ai suivi le tracé. Le point positif c’est que je suis plus loin que ce que je pensais. La contrepartie c’est que j’ai loupé le cimetière. Comme je n’ai pas envie de faire de détour, je vise le Bois de Vincennes pour faire le plein. Il est déjà seize heures et je n’ai pas encore fait 100 km. Ma moyenne à 15 km/h est assez stable donc elle ne devrait plus trop changer. Ici je ne suis pas très loin d’EuroDisney. D’ailleurs l’acqueduc sert à son approvisionnement. Je fonce dans une belle descente et comme je vais trop vite, je zappe de tourner pour rejoindre les bords de Marne. Je continue et trace sur la route pour rejoindre le fleuve un peu après. Il y a du monde mais le chemin de hallage est large. Je change de rive, du moins c’est ce que je pensais. En fait, pas vraiment je longe le canal de Chelles. A Vaires-sur-Marne, c’est la pause tucs. Cela fait 2h30 que j’ai fait le plein d’eau et je ne suis pas arrivé au prochain point. Et ce sera en plus plus long que ce que je pensais. Ce n’est pas bon de se rationner comme ça. J’ai aussi peu mangé. A un moment je quitte le sentier involontairement pour la route mais ça ne dure pas longtemps. Je dois contourner le lac de Vaires-sur-Marne pour passer rive gauche. Ce ne sera pas possible, l’accès à la base de loisirs est barré par des vigiles. Tant pis, le GPS me remettra sur la trace. Je fais demi-tour et franchis quand même la Marne un peu plus loin. 77 check !

C’est l’arrivée à Gournay-sur-Marne, Seine-Saint-Denis. Je suis en ville et peine un peu à retrouver la trace qui suit le fleuve. Je dois déjà traverser la rivière à nouveau, à pied, avec portage pour les marches. Je n’ai pas vu le chemin en descendant, alors je continue et me retrouve sur un boulevard. Je tourne en rond et m’énerve car je me doute que je ne suis plus sur le parcours. Je finis par revenir sur mes pas et voit le chemin. J’ai prévu ce parcours pour rester dans le 93 avant d’aller dans le 94 et ne pas revenir dans le 93. Rétrospectivement je pense que je me suis pris la tête pour rien. Pour la peine je me retrouve sur une mono-trace avec quelques troncs d’arbre à enjamber. Difficile de croire que je suis en Seine-Saint-Denis. Je rencontre quelques piétons sur ce sentier sinueux qui m’obligent à m’arrêter et à me mettre de côté. Je demande si le chemin s’élargit après. Un monsieur me répond par l’affirmative. Ca prendra quand même quelques hectomètres. Je retrouve un tracé plus urbain sur des dalles et plus de monde encore alors il faut zigzaguer. Sur la Marne, paddle, ski nautique, c’est le retour à la liberté. Encore une traversée piétonne pour arriver dans le Val-de-Marne. 93 check !

L’ambiance est de plus en plus urbaine. Soudain j’entends « A gauche ! ». Je me fais doubler par un coureur AG2R avec des jambes affutées et bronzées comme un pro. Ca devient plus roulant, on est sur le macadam avec une piste. Je peux envoyer avec quelques relances en fonction des autres cyclistes à doubler. Ca me fera remonter ou moins baisser ma moyenne. Cette partie était plate et j’aurais pensé avoir gagné du temps. Mais à cause de la fréquentation, j’ en ai perdu beaucoup finalement. A Joinville-le-Pont, je franchis le pont. J’arpente la première piste cyclable jaune aménagée pour le post-confinement. Je la suis et prend un tunnel routier que je n’aurais pas forcément pris et monte vers le bois de Vincennes. 94 check !

Je longe le bois de Vincennes par l’avenue de Gravelle, ça ne s’invente pas. Enfin je vais pouvoir étancher ma soif. J’espère ne pas louper la fontaine qui est normalement sur mon passage. Je l’atteins, ouf ! Je finis ma gourde. Je refais le plein et commence aussitôt à boire et refais le niveau. Je prends le temps de remettre tout de suite un sachet isotonique et de manger un sandwich au fromage et quelques tucs. Je repars direction Porte de Charenton puis tourne à gauche pour m’engager sur les maréchaux. Mine de rien la traversée de Paris, ce sera un peu en montagnes russes. Je ne prends que les pistes cyclables qui sont globalement bien aménagées. Ici c’est Paris, ici c’est le royaume de l’électrique. Alors je me fais doubler par quelques vélos ou trottinettes dans les montées. Sur le plat ou les descentes, j’ai encore le dessus. Il est bientôt 19 heures quand j’atteins la Porte de Vanves et prends la direction de Malakoff et des Hauts-de-Seine. 75 check !

Les départements se sont enchaînés plus vite. Deux heures pour faire trois départements contre presque sept heures pour les deux premiers. J’emprunte la fameuse coulée verte. C’est une découverte pour moi. J’ai déjà pris le TGV qui passe dessous mais pas ce passage de verdure au sein de la densité urbaine. Il y a évidemment beaucoup de monde. A la lecture rapide des affiches, je crois d’abord que les promeneurs sont là et que c’est interdit. Je pense que c’est autorisé pour les vélos. Puis non, c’est destiné au trajet vélo que pour les trajets domicile travail. Finalement je comprendrais enfin que c’est autorisé depuis aujourd’hui, en avance de la fin du confinement dans trois jours. Il y a pas mal de traversées de rues aussi, ce qui hache d’autant plus mon avancée. A un moment je perds la coulée pendant quelques kilomètres, le temps de traverser Châtillon et me retrouve à nouveau en ville mais sur une piste cyclable. Je finis par retrouver la trace à Fontenay-aux-Roses. Je m’arrête pour une nouvelle pause tucs. Ce sera le dernier aliment solide absorbé aujourd’hui. Je déciderai sur la suite du parcours de ne plus manger vu le peu d’eau qu’il me reste et l’incertitude sur le fait de pouvoir refaire le plein. Je fais un point sur le parcours. Il est 19h15. Il doit me rester environ 45 km donc trois heures. Ca va être tendu pour rentrer avant la nuit ! J’en termine avec la coulée verte en arrivant à Verrières-le-Buisson. 92 check !

Je suis donc dans l’Essonne, dernier département avec le retour dans les Yvelines. Je poursuis ma route en ville sur une belle piste cyclable bien large qui m’emmène le long de la Bièvre. A un carrefour je prends sur la droite et je sais que je viens de louper le chemin juste à gauche. La flemme de faire demi-tour je reste sur la route. Ca reviendra bien plus loin sur le chemin. Ce serait dommage de louper ce tracé qui semble suivre la rivière. Pour la peine, au lieu de rester en fond de vallée, je me tape une côte pour mieux redescendre et retrouver la rivière. Enfin après un tout petit détour dans un lotissement en impasse. Petit passage dans Bièvres et je retrouve les champs puis une petite route avec un passage à niveau et ce qui semble être plus bas un chemin. J’en prends donc la direction. Erreur que le GPS me signale. Je m’entête. Pour la peine j’aurai le droit à un cul de sac en arrivant sur une barrière protégeant l’accès à l’INRA. Un kilomètre de détour, c’est peu sur la distance mais c’est rageant. J’ai soif, je gère ce qu’il me reste dans la gourde et je ne mange plus. J’aurais pris peu d’alimentation aujourd’hui. Quatre litres d’eau dont trois avec préparation isotonique, deux petits sandwich au fromage, moins d’un paquet de tucs, une compote, un gel et quatre barres de céréales. Je suis fatigué mais je n’ai pas mal aux jambes, ni de douleurs. La température baisse avec le soleil couchant et j’ai moins la sensation de nausée que j’ai pu avoir par moment. Bref je suis encore lucide. Suffisamment pour ne pas me mettre en danger sur le parcours. Mais je n’ai plus la concentration suffisante pour être au taquet sur les indications du GPS. Et en vélo, même à 15 à l’heure, parfois entre deux intersections proche, on se loupe. Demi-tour donc. J’arrive sur un chemin et arrive à Jouy-en-Josas. 91 check !

Les Yvelines, dernière étape. Je ne sais pas combien de kilomètres il me reste mais encore un petit bout. J’aurais peu regardé le nombre de kilomètre pendant cette journée. Juste parfois pour faire un petit calcul sur mon heure d’arrivée. En descendant vers le centre ville, je vois un panneau cimetière. Je vais faire un nouveau détour pour tenter ma chance. Dommage, il est 20h c’est fermé. Je me résigne à finir avec les trois gorgées d’eau au fond du bidon. Pas mal de route maintenant, comme j’en aurais peu fait jusqu’ici. Je récupère quand même une piste cyclable en long faux plat pour aller vers Versailles. Ensuite longue descente vers la ville, des hectomètres qui défilent tout seul. Je passe devant une épicerie. Je ne réfléchis pas longtemps, je suis pressé de rentrer alors je ne m’arrête pas. Je rejoins l’avenue de Paris avec le château en toile de fond. Le soleil fond sur la toiture du château du Roi Soleil. Il est presque 21h, je pense qu’il fera vraiment sombre d’ici une heure. Ca va être tendu… On fera comme on pourra. Je suis les limites du château par les petites rues tranquilles et retrouve à nouveau une belle piste cyclable en site propre qui traverse le centre commerciale. C’est bien aménagé mais je galère quand même à comprendre comment passer de l’autre côté du carrefour par deux fois. Puis une troisième un peu plus haut. Il y a trop de pistes et je ne sais pas laquelle prendre pour ma direction ! Je vais m’engager pour finalement faire demi-tour et me rendre par la suite que j’ai sûrement fait le mauvais choix. Tant pis je traverse la route pour accéder au parc de Rocquencourt. Ca y est je suis en terrain connu ! Je dévale la piste de gravier passe sous l’A12 puis sous l’A13. Sur la départementale, j’aimerais bien être plus visible mais toutes les voitures n’ont pas encore leurs feux donc je me dis que c’est encore passable. Le GPS me dit d’aller tout droit, je n’avais pas se souvenir de tracé. Je tourne donc à gauche sur la route plantée en pleine forêt de Marly. Je serai plus à l’écart de la circulation. Je prends la descente vers L’Etang-la-Ville avec pas mal de vitesse. Je n’en profiterai pas jusqu’au bout car je m’égard avec les indictations du GPS. Je comprendrais plus tard qu’il voulait me faire revenir sur la trace initiale puisque j’ai dévié avant. Je veux éviter de tout descendre pour remonter. Alors je prends à gauche un chemin un peu raide pour rentrer dans un bois puis des petites routes. J’ai retrouvé par la même occasion la bonne trace. Pas pour longtemps. Dans la descente vers Saint-Germain-en-Laye, je ne vois pas l’impasse que j’étais censé prendre pour aller vers le lycée international. Tant pis je continue la descente. Donc il va falloir gravir encore un peu de dénivelé. En bas je me rappelle que j’ai des lunettes de soleil. Elles ne sont plus vraiment utile. De fait, je trouve qu’il fait un peu plus jour ou moins nuit. Quel abruti ! Je suis à un feu. La côte devant moi, je la vois bien. Allez c’est la dernière difficulté, trois cents mètre à 10%. Je quitte la ville en passant sur le bas côté sur la petite portion de nationale à prendre pour entrer dans la forêt. L’effet d’éclaircissement après avoir enlever les lunettes est vite passé. La nuit tombe vite. Dans la forêt je trace pour rejoindre le Golfe de Saint-Germain puis la piste cyclable de la D190. Je descends sur Poissy. Fin de la balade dans quelques minutes. Il est 22h15, juste à temps avant que ça devienne vraiment dangereux de rouler de nuit. Chez moi, je bois quelques verres d’eau, prends une douche, une soupe, réponds à quelques messages sur les réseaux sociaux (Cyril à compris que j’avais fait le tour de l’Ile-de-France, bravo !). Dodo !